A New Edge .

**Lestat de Lioncourt** Dim 28 Mar - 13:35

Voilà un certain temps que je pris goût à ce manoir aux allures hantées. Il était devenu mon humble tombeau dès lors que j’avais franchis le seuil de son entrée jadis condamnée. J’avais immédiatement su qu’il ne manquait à ce tableau glauque et des plus ténébreux qu’un Maitre des lieux digne de ce nom : Moi. Un appel à ma puissance encore endormie. Une vision des choses qui prendrait forme ici-même, à Hellriser, et ce sous mon seul commandement.

Ainsi donc, j’avais mis en place une sorte de « message » afin que tous mes semblables entendent mon appel. Les hautes grilles de ma nouvelle demeure ouvertes, je les invitais à me rejoindre et a faire entendre au monde entier qui nous étions … nous Vampires. Bien évidement, tout se passait comme je l’avais d’hors et déjà prévus. La plupart étaient en colère contre moi. Personne ne voulait que les humains soient au courant de notre existence bien que certains d’entre eux s’en doutaient par quelques preuves auxquelles ils rattachaient leur vie entière. Dès lors, j’avais plus d’ennemis que le monde ne comptait d’habitants, et cela m’excitait au plus haut point. Cependant, il y avait parmi nous des vampires facilement influençables. S’afficher aux yeux du monde sans crainte ? Il fallait avouer que cette idée était plus qu’exaltante. Ainsi, une poignée d’entre eux avaient daigné se joindre à moi, s’installant à leur tour au Manoir qui serait leur lieu de rédemption suprême. Femmes, hommes, enfants, je vivais à présent avec une faible poignée de vampires simplement apeurés et pensant que je serais leur sauveur, ce qui n’était en somme pas totalement faux. Je changerai ce monde, c’était une certitude, et j’en serai le Roi.

La nuit était jeune, et je marchais doucement jusqu’aux escaliers qui surplombaient le grand hall d’entré. En émergeant de mon sommeil, j’avais sentis quelque chose de plaisant. Une nouvelle âme qui semblait attirée par le Manoir. Un nouvel habitant ? Probablement. Un ennemi prêt à me renvoyer six pieds sous terre ? Egalement. J’esquissais un fin sourire, dévoilant la pointe de mes crocs acérés. Arrivé en haut des escaliers, je restais dans l’ombre, silencieux, attendant que cette personne pénètre en mon humble demeure …

**Esther Aschën** Dim 28 Mar - 16:09

Une nuit pleine de promesses s'ouvrait devant moi. Pour une fois, je savais où j'allais et ce que je voulais. Je m'étais bien renseignée et j'étais préparée à rencontrer ce "Lestat de Lioncourt". A l'évocation de son nom, un rictus naquit sur mes lèvres. Je n'aurais donc jamais de cesse d'être poursuivie par les nobles. Tout en marchant, j'idéalisais son portrait dans ma tête. Serait-il plutôt naïf ou méfiant ? Hasardeux ou pragmatique ? Au fur et à mesure que j'avançais, une aura malsaine commença à s'installée.

*Quel décor morbide !* pensais-je ironiquement.

Les humains idéalisent les vampires comme des êtres terrifiants, peuplant un monde de cercueils, de croix et d'Eglises gothiques. Ce Lestat devait apprécier ces légendes car sa demeure était aussi imposante qu'effrayante.
Un frisson me parcouru l'échine. Il y avait du monde. Des vampires ? Sans nul doute. Mes yeux prirent un effrayante teinte rouge sang. Ce n'est qu'à ce moment précis que je m'aperçu à quel point je mourrais de soif. Peut-être trouverai-je dans le manoir de quoi me revigorer ? J'arrivais devant les immenses grilles entrouvertes.

Il n'était pas loin, je le sentais. Son aura était aussi malfaisante que celle de sa demeure. La lune était à son apogée, sa clartée n'avait d'égal de sa beauté. Je levais les yeux vers elle, la seule source de lumière qu'il me fut capable de regarder sans souffrir. Puis me regard se porta sur le sommet des hautes marches conduisant à l'entrée. Poussant un soupir résigné je gravis les marches unes à unes de cette démarche souple et silencieuse qui me caractérise. Je me demandais quelle impression aurait ce M. De Lioncourt en me voyant, serait-il méfiant ? Je fermais mon esprit à toutes ces stupides questions pour me concentrer uniquement sur l'ombre qui se détachait progressivement du décor.

- Bonsoir, M. De Lioncourt. déclarais-je en arborant un sourire qui dévoila mes crocs accérés.

**Lestat de Lioncourt** Dim 28 Mar - 17:52

Comme je l'avais prévu, une ombre grâcieuse pénétra silencieusement l'enceinte du Manoir. Il n'y avait aucun bruit et les autres vampires se trouvant ici avaient eux aussi pressentis cette nouvelle présence féminine. Je restais dans l'ombre tandis que celle-ci s'adressait à moi tout a fait normalement. J'en profitais pour la détaillée , laissant un silence faire résonner ses salutations. Aussi pâle que notre chere Mère Lune ... interessant. Cependant , quelque chose de parfaitement invisible m'interpellait chez elle ...

- Ton odeur est fade ... , commençais-je doucement en me détachant de l'ombre, Il semblerait que tu as traversé plus d'âge que je n'en ai vécûs.

Enfin à sa vue sous la faible lumière tamisée de la profonde pièce , je lui adressais un fin sourire dit de bienvenue en descendant les marches avec une apathie délicate. Et avec mon habituelle aisance , je m'inclinais très légèrement face à elle avant de planter mon regard dans le sien .

- Et quelque chose me dit également que tu n'es pas venue ici pour me prêter main forte , je me trompe ?

Bien évidement , non. Cette femme , aussi charmante soit-elle , connaissait mon nom. Elle n'était donc pas ici par un simple hasard. De plus , il semblait qu'une certaine ... animosité se dégageait d'elle. Véhémence qui m'était dûe ? Pourquoi pas , et celà me plaisait au plus haut point.
Ses yeux d'un rouge hardant me faisaient également souligner qu'un acte de paix n'était pas à prévoir , ainsi , je marquais le coup en l'invitant d'un geste lent de la main à me suivre plus profondement dans le Manoir , à la bibliothèque .

- Pourquoi ne pas s'entretenir plus comfortablement , suis-moi . lui dis-je , toujours dans ce fin sourire .

**Esther Aschën** Dim 28 Mar - 21:26

- Les années ne rendent pas notre odeur plus fade, c'est tout un art que celui d'apprendre à dissimuler son odeur. Cela demande du temps. Beaucoup de temps. Un temps que tu n'as pas pris la peine de prendre me semble-t-il. Ce manoir empeste la noirceur de ton âme, Lestat.

Je marquais un temps d'arrêt pour observer mon environnement puis repris.

- Quoi qu'il en soit, tu as visé juste. Je suis ton aînée de bien des années. lui dis-je en souriant dans le vague, Quand au fait de te prêter main forte, nous verrons à quel point tu peut te montrer convainquant.

Inutile d'évoquer ma mission. C'était bien stupide de la part de l'Empire de me confier une telle quête, quelle bande de chiens galeux. Ils font vraiment confiance à n'importe qui. Dans ma tête, un plan d'une simplicité enfantine se dessina. Je sais bien évidemment que je risque gros. En changeant de camp je mettrais mon âme en danger mais qu'importe. Après tout il me semble normal de suivre le destin que j'aurais choisit. C'est ainsi que je suivit Lestat au coeur de sa demeure. Puis, considérant mon air grave, je décidais de parler de choses futiles.. avec sarcasme, comme à mon habitude.

- Jolie déco. Manque plus que les chauves-souris et les villageois, ail dans une main, pieux dans l'autre.

**Lestat de Lioncourt** Mer 31 Mar - 6:13

Tandis que nous marchions à travers le manoir , longeant le long couloir qui nous menait à la grande bibliothèque , la nouvelle arrivante me fit remarquer que l'endroit était plutôt lugubre , ce qui me fit sourire . Il était vrai que j'avais apprit à évoluer avec les années , tant du côté esthétique que psychologique. Mais pour moi , une demeure des plus vieille , aspirant à l'intrigue et a la peur n'en était que meilleur . Je lui répondais alors tout en lui montrant d'une main les quelques tableaux d'anciens vampires ayant marqués certains passage de ma vie , accrochés aux murs qui nous encadraient.

- J'ai toujours eu un faible pour tout ce qui restait archaïque. Les choses d'antan disparaissent avec le temps pour être remplacées par quelque chose de mieux , de plus moderne . Hellriser n'a rien d'une petite ville perdue au fin fond d'un endroit isolé , alors y animer dans ce décors une maison des horreurs aussi vieille que les ainés d'ici ne me rendra que plus voyant aux yeux des autres.

L'excentricité. Oui , c'était une chose que j'aimais. A quoi bon se tapir dans l'ombre lorsque l'on peut diriger la lumière de ce monde ?

Arrivés au bout du couloir , je poussais la lourde porte close en l'invitant à l'intérieur de la bibliothèque silencieuse. Il n'y avait personne , et je prenais place sur l'un des fauteil en cuir sombre du centre de la pièce. Il y avait des lignées d'étagères qui montaient jusqu'au sommet des murs , toutes enrichies de receuils poussièreux et datant pour la plupart de mon " avant renaissance " . Je lui faisais signe de prendre place sur l'un des sièges me faisant face sans la quittée des yeux.

- Je ne connais toujours pas ton nom.

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